C’est génétique ?

     Il y a bien longtemps (Sylvie, si tu me lis…), quand j’étais lycéenne, j’avais des cours de S.V.T. et, dans ces cours de S.V.T., on abordait un peu les grands principes de la génétique… Te souviens-tu, Zami du blog, de tes cours de génétique ? De ces cours qui t’expliquaient comment certains caractères en toi étaient conditionnés par ton A.D.N., lui-même conditionné par l’A.D.N. de tes parents ? De ces cours qui t’expliquaient que tu étais XY si tu étais un garçon, XX si tu étais une fille et XXY si tu étais.. Sheila ?

     Louise est XX. C’est une fille. La vraie question est : dois-je accuser la génétique quand je la surprends dans cette posture ?

…

     CQFD ?

     Ca aurait pu me gâcher la journée, cette découverte affligeante… sauf que Petite Louise, après s’être longtemps amusée à promener son balai et sa pelle à poussière, a décidé de les lâcher et de continuer à avancer. Debout. Seule…

     Voilà la grande nouvelle du jour : Louise marche !

     Toute seule ! 

     Et, depuis qu’elle a fait ces quelques pas seule, il n’est plus question pour elle de marcher à quatre pattes ! Elle marche. Tout le temps. S’amuse à traverser l’appartement dans un sens puis dans un autre… S’amuse à faire quelques pas, à se jeter par terre en riant, à se relever, à marcher encore…

     N’est-ce pas une vraie grande nouvelle ?

     Une autre nouvelle, en passant : Ayi-l’ayi n’est plus… Comme pour Peter-le-chauffeur, vous pouvez ranger les mouchoirs : il n’est rien arrivé à Ayi-l’ayi… Ayi-l’ayi est juste partie…

     Hier après-midi, en revenant d’un café à l’ambassade (oui… un café à l’ambassade de France, Zami du blog !), j’ai offert l’ancienne poussette de Louise à Ayi-l’ayi… Elle était bien contente, Ayi-l’ayi et, dans la foulée, elle m’a annoncé qu’elle devait rentrer quelque temps dans sa région d’origine parce que son père était malade… Ah ???

     Evidemment, on ne sait trop quoi penser… Elle pleurait, Ayi-l’ayi.. alors son père est peut-être vraiment malade… En même temps, comme ça ressemble beaucoup à l’excuse donnée par Peter-le-chauffeur pour nous quitter… on ne sait pas trop… Est-ce que le fait de lui offrir la poussette aurait pu motiver sa décision ? Lui donner envie de rentrer dans le Sichuan pour pouvoir l’offrir bien vite à sa petite fille ? Est-ce qu’on l’aurait vexée en lui proposant la poussette ? Est-ce que ce n’est qu’une coïncidence ?

     Est-ce vraiment important, de savoir ?

     Lundi, une nouvelle Ayi-l’ayi commence à travailler chez nous (de l’intérêt de passer par une agence)… Dans quelques semaines, on verra bien si Ayi-l’ayi actuelle revient.. Si elle revient, on pourra peut-être en déduire que son père était vraiment malade… dans le cas contraire, on se fera une raison : ça fonctionne ainsi, ici…

     C’est un peu rude, bien sûr, parce que Louise s’était attachée à elle. Et nous aussi… On commençait même à pouvoir discuter un peu, elle et moi… mais, après tout, les Ayis-les-ayis ne sont pas nos amies : elles sont nos employées. S’attacher ne fait partie de la règle du jeu… même si c’est un peu difficile d’avoir un vrai rapport d’employeur-employé avec quelqu’un qui vient à la maison tous les jours, avec qui l’on déjeune et qui s’occupe de nos enfants…

     Encore une chose qu’il va nous falloir apprendre à gérer, dans notre nouvelle vie à nous à Pékin…